Ça y est, Thanksgiving est passé! L'expression " fêtes
de fin d'année" prend tout son sens ici... Le count down jusqu'a Noël a commencé depuis Halloween, et Thanksgiving marque la dernière étape... c’est un peu comme un Noël
avant Noël, sans les cadeaux. C’est l’un des jours fériés les plus importants
du pays, et LA journée noire en terme de departs en vacances, puisque s'en suit un week end de quatre jours. Tout le
monde se retrouve en famille pour partager un bon repas. C'est toujours le gros bordel aux aéroports. Cette année c’était le top du top avec une
mega tempête
de neige sur la moitié du pays. Moi j’étais pépère du coup, sans famille, mais
avec trois ou quatre invitations différentes chez les parents des amis à
Baton Rouge. J’aurai même pu aller de maison en maison jusqu’à
ce que je trouve la meilleure bouffe dis-donc.
Je me suis contentée de ce diner: Oeufs à la diable, jambon, dinde, sauce à la canneberge, gratin de haricot verts, gratin de macaroni, et la fameuse sweet potatoes casserole, qui est une purée
de patates douces au four gratinée avec de la guimauve dessus:
Thanksgiving, à l’origine, c’était
une fête des moissons, puis une fête chrétienne où on remerciait Dieu pour les
bonnes choses reçues pendant l’année. Maintenant c’est un jour férié pour tout
le monde, le quatrième jeudi de Novembre, suivi de Black Friday = la journée
des mega soldes la plus ouf de l’année. Donc je récapitule… jeudi on se rempli
la panse en exprimant sa gratitude pour les choses simples de la vie qu’on a déjà,
et vendredi on va se bousculer les uns les autres pour acheter une nouvelle télé
à prix cassé. J’aime beaucoup l’ironie de la chose. Passons. Histoire de pas être trop mauvaise
langue, je precise que beaucoup d’américains eux-mêmes ont conscience du
paradoxe... (Cf image ci-dessous.)
"Vendredi noir: Parce qu'il n'y a qu'en Amérique que les gens se piétinent dessus pour des soldes exactement un jour après avoir été reconnaissants pour ce qu’ils ont déjà."
Thanksgiving: le fameux jour de la
dinde, ou, le seul jour de l’année où les américains mangent mieux que les
français. A côté de la dinde (au four, ou frite, ou farcie, ou pas), on trouve
en général de la sauce de canneberges, de la purée de pommes de terres ou de
patates douces, des haricots verts en daube, du maïs en épis, du pain de maïs,
des tartes aux pommes, ou à la noix de pecan ou aux patates douces ou au
potiron. Voilà pour les classiques. J’ai aussi beaucoup aimé les choux de
bruxelles caramelisés avec du bacon et la courge musquée à l’ail avec beure de
sauge. YUM YUM (= miam miam, en anglais, bien sûr.)

La dinde dans la friteuse
Cette joyeuse grande bouffe me donne envie de parler de toutes les habitudes des américains en terme de nourriture. C’est un autre monde, vous saviez déjà, mais vous savez peut-être pas tout!
A
table!
Oui, bah non, parcequ'ici il est commun de manger partout
ailleurs que sur une table. Debout, dans la voiture, sur le pouce, au bureau
devant l’ordi, sur le canapé. Les repas autour de la table sont souvent limités
aux diners. Et encore, le rituel est bien différent: les plats ne sont pas
servis sur la table une fois que tout le monde est assis, mais sont souvent disposés
sur le plan de travail de la cuisine, où chacun vient remplir son assiette l’un
après l’autre. Je me rapelle ma première impression: Ah c’est cool, ça fait
moins à débarrasser! Mais au bout d’un moment ça rend presque triste. Il n’est
pas rare de voir chacun se lever de table avec son assiette dès que celle-ci
est vide. L’affaire est bouclée en 10 minutes, clairement, c’est moins
chaleureux!
En France, le repas est considéré
un peu comme un mini rassemblement social. On mange jamais
tout seul s’il y a quelqu’un d’autre avec qui manger, ni à la maison, ni au
boulot. Cette convivialité autour des repas de tous les jours n’existe pas aux
US, c’est apprécié, mais pas obligatoire. Au boulot, bien qu’on ai une cuisine
et une table à manger, beaucoup de mes collègues mangent seuls devant leurs ordinateurs,
sans que personne ne les traite d’asociaux.
Ça
grignote tout l'temps!
En France, on ne fait pas que se nourrir a chaque repas. On prend son temps, y’a une manière
de faire: on mange une entrée, on fait une pause, on discute, on s'engueule, plat principal, on pause
encore, fromage, pause, dessert. Bref même un repas de tous les jours a plus
d’importance que pour un américain. Tout se passe beaucoup plus vite ici. Faut dire déjà qu'un repas ne se compose la plupart du
temps que d’un plat unique. Le concept entrée – plat – dessert n’existe pas.
D’ailleurs ils se servent même du mot français “Entrée” pour les plats de résistance.
Complètement à côté de la plaque donc. Et le mot “Appetizer” est utilisé pour
un plat servi avant le plat de résistance, pour t’ouvrir l’appétit… Un peu
comme une entrée, sauf que vu les quantités servies
dans les restau, t’as déjà plus faim après avoir pris un Appetizer. Mais c’est
pas grave! T’as plus qu’à prendre ton plat de résistance dans un sac à emporter
et hop hop, tu peux avoir libéré ta table en moins de deux et avoir ton repas
tout prêt pour demain!
L’acte de manger n’évoque pas les mêmes choses pour un ricain. Du coup ça ne
le gêne pas de bouffer n’importe où et à n’importe quelle heure, ou de manger
entre les repas. No big deal. En France, quand on mange, on mange. Ici, c’est
acceptable de faire plus d’une chose à la fois, genre manger et travailler,
manger et marcher, et meme manger et conduire... Si si.
J’ai bien remarqué que les parents
américains donnent à manger à tout bout d’champs: quand leurs gossent sont impatients, fatigués, quand ils gémissent, ou
quand ils se sont bien comportés. “Tiens t’as été sage, tu peux avoir une
glace”. Du coup la nourriture est vue comme une récompense, une distraction, ou sert à calmer un mome qu’on n'arriverait pas à faire taire. J’ai vu
aussi les enfants ou ados allant
chercher dans le frigo à n’importe quelle heure de la journée, sans que les
parents ne disent rien. Bref, tout le monde mange quand il a faim, un point
c’est tout. Je n’ai jamais entendu l’équivalent en anglais de “Mange pas
maintenant, ça va te gâcher l’appétit!” Jamais. Alors voilà, autant il y a
quelques années, c’était soulant d’être limitée à une tranche de pain au
nutella ou trois gateaux secs, et pas quatres... autant, maintenant, ça fait
plaisir de faire 3 tailles de moins que la moyenne locale.
La
gastronomie c’est pour les snobs
On peut quand meme super bien manger en Amérique. Enfin quand tu fais parti des classes moyennes ou supérieures. Sinon effectivement c’est dur d’avoir accès à de la nourriture de qualitée, ou c'est juste pas dans les habitudes de certains. J'ai lu que les américains mangeaient un peu comme des gosses, de manière impulsive, qu'ils ne savent pas s’arrêter, que leurs portions sont trop larges. Je confirme. D’ailleurs ils ne s’arrêtent pas de manger en disant: “J’ai plus faim”, mais plutôt: “I’m full”, quand ils sont déjà bien remplis au max. Et leurs goûts sont souvent limités à ce qui est gras et sucré. En France les petits mangent la meme chose que les grands. On te demande pas ce que tu aimes ou ce que tu n’aimes pas. Ici y’a souvent un menu special kid, même à la maison, pour éviter les conflits et faciliter la chose, et c’est pas vraiment des plus complexes et raffinés… Si t’aimes pas les broccolis, pas grave, on te sert du Mac and Cheese à la place. Comment savourer et apprécier la nourriture ne fait pas parti du curriculum pour les petits ricains, malheureusement.
On peut quand meme super bien manger en Amérique. Enfin quand tu fais parti des classes moyennes ou supérieures. Sinon effectivement c’est dur d’avoir accès à de la nourriture de qualitée, ou c'est juste pas dans les habitudes de certains. J'ai lu que les américains mangeaient un peu comme des gosses, de manière impulsive, qu'ils ne savent pas s’arrêter, que leurs portions sont trop larges. Je confirme. D’ailleurs ils ne s’arrêtent pas de manger en disant: “J’ai plus faim”, mais plutôt: “I’m full”, quand ils sont déjà bien remplis au max. Et leurs goûts sont souvent limités à ce qui est gras et sucré. En France les petits mangent la meme chose que les grands. On te demande pas ce que tu aimes ou ce que tu n’aimes pas. Ici y’a souvent un menu special kid, même à la maison, pour éviter les conflits et faciliter la chose, et c’est pas vraiment des plus complexes et raffinés… Si t’aimes pas les broccolis, pas grave, on te sert du Mac and Cheese à la place. Comment savourer et apprécier la nourriture ne fait pas parti du curriculum pour les petits ricains, malheureusement.
"J'ai lu que les américains mangeaient un peu comme des gosses, de manière impulsive, qu'ils ne savent pas s’arrêter, que leurs portions sont trop larges. Je confirme. D’ailleurs ils ne s’arrêtent pas de manger en disant: “J’ai plus faim”, mais plutôt: “I’m full”, quand ils sont déjà bien remplis au max": ah, je crois que j'ai un américain à la maison... :p
RépondreSupprimercomme quoi l'éducation alimentaire à la française quand même ...hein!
RépondreSupprimer"Pourquoi on va pas au MC DO ?" Parce que c'est meilleur à la maison.
Oui mais à la maison ya pas de jouet surprise avec les frites :D
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